Difficile de terminer l’année sans parler de la nouvelle recrue du Projet 40.
J’ai rencontré Mamadi pour la première fois en 2013 à mon arrivée à Abidjan alors qu’il n’avait que 10 ans. Il se distinguait déjà des autres de part son agilité, sa petite corbeille au bras il se faufilait pour proposer à tous les fidèles ses marchandises, à l’époque des mouchoirs de 100 fcfa.
Quelques années plus tard, en plus des mouchoirs, Mamadi proposait des éventails de 1000 fcfa, et plus récemment, des petits ventilateurs électriques et des moustiquaires entre 5000 et 10000 fcfa. En neuf ans de fréquentation de l’église Saint Dominique à Abidjan, il n’y a pas un dimanche, je dis bien un seul dimanche où je n’ai vu Mamadi à son poste avec sa petite corbeille de produits au bras. Malgré mes nombreux voyages, j’ai vu des jeunes commencer une activité, l’arrêter, recommencer et re-arrêter à ce même endroit. Mamadi, en neuf ans, est resté constant et persévérant et n’a jamais manqué à l’appel des dimanches où j’étais présente.
Il y a quelques mois à la sortie de l’église, il m’a fait savoir qu’il avait réussi son examen en candidat libre, je lui ai demandé pourquoi candidat libre et pourquoi il n’était pas inscrit dans une école. Il m’a expliqué qu’il préférait en semaine assisté sa grand mère et sa tante Kady ( qui l’ont élevé ) au marché et que depuis quelques temps il avait lui même lancé une activité. Il détenait aujourd’hui une cabine de ventes d’accessoires de téléphone. Nous avons longuement échangé, conversation durant laquelle il m’a détaillé son business plan. Sa cabine, d’un capital estimé à 350 000 fcfa lui rapporte en moyenne 30 000 fcfa de bénéfices par semaine et 120 000 fcfa par mois et qu’il souhaiterait avec un peu plus de moyens se lancer dans le transfert d’argent afin d’accroître plus rapidement ses revenus et de contribuer de manière considérable aux charges de la maison. Alors qu’il parlait, je souriais car je réalisais pourquoi depuis 9 ans il avait retenu autant mon attention, pourquoi dès notre première rencontre il s’était distingué des autres, pourquoi aussi je me suis retrouvée avec une collection d’éventails chez moi étant devenue une de ses fidèles clientes.
Neuf ans d’une relation business à priori anodine, de conversation furtives, de regards et sourires échangés, pour nous conduire à ce moment précis. Je savais sans aucun doute qu’il était l’une des raisons pour laquelle le projet 40 existait, je lui en ai parlé tout en promettant de le recommander.
Dieu faisant grâce, il y a quelques jours nous avons signé son intégration en lui octroyant un soutien qui contribuera à l’augmentation de son capital dans un premier temps. Ensuite, la fondation et ses partenaires vont l’accompagner à travailler sur le business plan d’un projet plus étoffé car il n’y a aucun doute que Mamadi est un entrepreneur qui a prouvé dans la durée qu’il était déterminé à faire évoluer et grandir son business. Ce qu’il a pu réalisé avec les moyens à sa disposition démontre qu’il fera de grandes œuvres avec plus de soutien. Comme il fut dit à Gédéon dans Juges 6:12 “le Seigneur est avec toi, VAILLANT HÉROS” alors qu’il n’avait encore gagné aucune bataille, ni livré aucun combat, à Mamadi je dis: “Prends Courage, le Seigneur est avec toi, JEUNE MILLIARDAIRE”